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Section - Voyage du centenaire à Meaux

Jeudi 5 juin 7h00, des voitures commencent à arriver sur le Champ de Foire de Bourg-en Bresse, ce sont les candidats au voyage organisé par la SMLH conjointement avec la SEA (Société d’Emulation de l’Ain). 7h15, le car arrive, 7h30 notre trésorier, le Colonel Roland DUTEL fait l’appel, tout le monde est présent, le car peut démarrer, notre voyage commence.

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Direction MEAUX, après nous avoir laissé terminer « tranquillement » notre nuit, Patrick SUBREVILLE nous a présenté le voyage, présentation géographique et historique de la première bataille de la Marne suivis de quelques mots sur le musée de la Grande Guerre de Meaux. Présentation vivante et passionnée, certains se sont même demandé si par hasard notre commentateur n’avait pas (dans une autre vie) participé à cette guerre.

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A 13h15, nous sommes arrivés au Musée de la Grande Guerre, nous y avons déjeuné au « Café des Héros » puis la visite libre du musée a commencé pour environ 2h, ce qui fut bien trop court compte tenu de sa richesse qui a permis de découvrir la guerre du point de vue des différents belligérants

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Vers 17h15, nous avons quitté à regret le musée pour aller voir rapidement la Cathédrale Saint Etienne de Meaux, visite  qui nous a permis de découvrir la tombe de "l'Aigle de Meaux", Bossuet, évèque de Meaux.

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A 18h retour au bus, pour rejoindre les champs de bataille à Villeroy où se trouve la tombe de Charles Péguy. Nous y avons retrouvé Mr Bertrand DELADERRIERE (directeur du CAUE de Seine et Marne) qui nous a expliqué le paysage où avait eu lieu le 5 septembre 1914, l’attaque au cours de laquelle le Lieutenant Charles Péguy fut tué, ensuite Patrick SUBREVILLE nous parla du poète et des conditions de sa mort.

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Vers 19h30 nous reprenons le car pour rejoindre l’hotel à Meaux, nous avons diné tous ensemble vers 20h30 et regagné nos chambres pour un repos bien mérité.

Nous sommes réveillés à 6h00, la journée s’annonce encore ensoleillée, après un bon petit-déjeuner, nous embarquons dans le car pour nous rendre à Soizy aux bois, site de la bataille des marais de Saint Gond. Pendant le Trajet, Patrick SUBREVILLE nous fait vivre les principaux épisodes de cette bataille.

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Vers 9h00, nous arrivons à Soizy, accueillis par MM Michel TELLIER (Maire, président de l’association « Mondement 14 »), le Colonel Jean-Pierre PRATO (président du comité SMLH d’Epernay), le Colonel Serge FINCK (Vice-président de « Mondement 14 ») nous nous rendons à la nécropole nationale pour une cérémonie au cours de laquelle nous déposerons une gerbe

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et le Président LA BATIE prononcera l’allocution suivante :

Je veux tout d’abord remercier  au nom de tous les participants à ce voyage, monsieur  Michel TELLIER maire de Soisy qui nous fait l’honneur de nous accueillir dans sa commune. Merci aussi pour toute l’aide qu’il nous a apportée pour la préparation de ce voyage. Je veux aussi  remercier  le Colonel Jean-Pierre Prato Président du comité de la Légion d’Honneur  d’Epernay  et le Colonel Serge Finck  adjoint de Monsieur  TELLIER pour Mondement 14. Nous sommes touchés de ce qu’ils veulent bien nous accompagner  et enrichir notre visite de leurs explications tout au long de cette journée. Soulignons également la présence d’une délégation des Anciens Combattants  de Soizy  et du drapeau.

                Ce voyage commémoratif se fait en partenariat, sur l’initiative de la SMLH de l’AIN et de la Société d’Emulation de l’Ain Présidée par Monsieur  ALAIN GROS  et nous avons donc des représentants  de la Légion d’honneur, de la Société d’Emulation, des associations d’anciens combattants,  des officiers de réserve, de l’Ordre national du mérite et des palmes académiques.

            Rappelons qu’à la suite des attaques allemandes selon le plan Schlieffen- Moltke (qui prévoyait un passage par la Belgique en même temps une attaque à l’est, ceci pour aboutir rapidement à l’invasion de Paris) la France se bat, résiste et l’Angleterre entre en action contre l’Allemagne ; Cependant, un repli stratégique avait été indispensable. Malgré les échecs de la contre-offensive,  deux éléments importants avaient un peu retardé, surpris et démoralisé les allemands : la trouée de Charmes avec le Général de CASTELNAU et la bataille de GUISE avec le Général LANREZAC.

Après avoir ordonné le repli général, JOFFRE décide, pour couvrir Paris, de placer 500 000 hommes sur une ligne de résistance qui s'étire sur plus de trois cents kilomètres allant de Verdun à la Manche.

Du côté Français, La 5éme armée de  FRANCHET D’ESPEREY et 9e armées de FOCH , soutenues par les Britanniques, doivent tenir le centre de ce dispositif et nous sommes en ce moment dans la zone correspondante. .

En face la IIème Armée allemande de Von BÜLLOW entourée de VON KLUCK sur notre gauche Ière armée et VAN HAUSEN troisième armée sur notre droite.

 

                SOIZY est un village situé à l’ouest des marais de Saint Gond  comme LA VILLENEUVE  les CHARLEVILLE et MONDEMENT. Ces villages ont été fortement disputés car escarpés. Les positions hautes étant importantes pour les belligérants car elles donnent des observatoires précieux.

                Le cas de  MONDEMENT  et des marais de SAINT GOND sera évoqué lorsque nous les visiterons. Ce site et les marais de Saint Gond  ont été l’objet de forts affrontements et rebondissements. Nous ne mentionnerons que le 9 septembre  L’attaque par le 164éme  Hanovrien et la prise du  château à 8h15 par les allemands. Sous les ordres du Général HUMBERT avec  ses marocains et  la participation du 77 RI toute une série d’assauts sanglants sont infructueux. Le soir le colonel LESTOQUOI fait venir deux canons  de 75 à 300 mètres du château. Les tirs directs ou à la bricole, sur le château de MONDEMENT finissent par déloger les Allemands. Le village est abandonné par eux  vers 18 heures.

EN CE QUI CONCERNE SOIZY et LA VILLENEUVE :

Le 5 septembre, C’est la 42éme DIVISION du Général   GROSSETTI qui a l’ordre de se maintenir  entre la 5eme armée de Franchet d’Esperey et 9 ème armée de FOCH. Après un lourd combat le 5 septembre, elle occupe Soizy-aux -Bois et La Villeneuve.

Le lendemain,  6 septembre, contre-attaque du Xème corps allemand, LA VILLENEUVE  est perdue deux fois dans la journée puis reprise  dans la nuit.

Le 7 septembre, la 42 ème division recule devant une forte attaque allemande du Xème corps, SOIZY et les bois du sud de Soizy  et la VILLENEUVE sont de nouveau perdus.  Avec l’aide de l’artillerie la Villeneuve est reprise mais Soisy tombe.

Le 8 Septembre, attaque de flanc du X ème corps allemand par FRANCHET D’ESPEREY ce qui aide la 42ème à reprendre La VILLENEUVE,  LES BOIS DU SUD DE SOIZY et  SOIZY à la baïonnette

Le 9 septembre la 51eme division prise sur la 5eme armée de f d’ESPEREY relève la 42eme.

Dans les suites de la bataille de l’OURQ  contre la 6ème armée du Général  MONOURY qui résiste, harcelée par Von KLUCK (Monoury sera Maréchal de France à titre posthume), une  brèche se forme entre l’armée de VON KLUCK  et de VON BÜLOW, brèche dans laquelle s’engouffrent les anglais de FRENCH.

                L’ensemble de ces faits font que le commandement Allemand décide la retraite de la Marne

                               Tout ceci a été réalisé avec des  conditions de combat qui étaient d’autant plus dures qu’après avoir participé aux contre-attaques  à  l’est et à l’ouest.  Les combattants  ont eu à faire pour gagner leurs lieux de replis, fin août début septembre 14, de longues  marches  environ 35 kms / jour  portant de lourdes charges, dénutris et assoiffés sous un soleil de plomb.

                Que penser de leur moral quand parfois revenant d’un assaut presque tous leurs officiers étaient tués, leur régiments détruit  avec des pertes énormes.

                Il y avait aussi les cadavres qui jonchaient le sol et l’odeur parfois insoutenable aggravée par la chaleur

                Le service de santé était sans doute assez bien organisé :   mais souvent  complètement dépassé par le nombre des victimes. Avec des évacuations  vers l’arrière qui duraient quatre à cinq  jours.  Dans certains villages des volontaires œuvraient comme à Dormans, où c’est une  femme courageuse improvisée infirmière qui soignait blessés Français ou Allemands.

                Du plus simple soldat jusqu’au plus  haut Général,  la volonté de résister l’a emporté. La première bataille de la Marne au prix d’affrontements terribles a  permis en cinq jours de retourner une situation qui semblait perdue. Ceci entrainait l’abandon du plan Schlieffen  et de  la prise de PARIS,  pour aboutir à la guerre des tranchées.

                               A la suite de tous ces combats héroïques de septembre 1914, il a été décidé de créer à SOIZY AUX BOIS village martyr, qui a été saccagé et brulé au cours des affrontements,  une nécropole nationale regroupant les cadavres provenant des marais de SAINT GOND  et  villages alentour. Il  s’agit en fait d’un ossuaire comportant 1692 soldats dont 404 seulement sont identifiés. Cet ossuaire est construit sur un terrain offert par le Vicomte et la vicomtesse de FLORIAN le 26/juillet/ 1919.

Nous avons tous tenu à venir nous incliner devant le courage inimaginable de ces soldats qui ont accompli leur devoir, sacrifiant leur existence pour défendre notre pays.

 En ce jour anniversaire du D DAY, nous n’oublions pas non plus les combattants de 39-45.

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Puis M Alain GROS, président de la SEA prononce aussi une allocution.

Discours du 6 juin 14, à la Nécropole Nationale de Soizy-aux-Bois, Marne*

 

Monsieur le Maire,

MM. les Présidents de l’Ordre de la Légion d’honneur,

Mmes et MM. les Membres de la S.M.L.H et de la S.E.A*

Ce qui nous rassemble aujourd’hui, c’est que la France a vécu ici, il y a cent ans, un de ces événements périlleux et salvateurs, qui jalonnent son histoire !

Rappelons nous la situation, au début du XX° siècle, à l’époque où l’Alsace et la Moselle étaient occupées. En juin 1910, eut lieu dans la ville de Metz occupée par les Prussiens depuis 1870, le procès de Germaine Munier, une jeune couturière. Son crime ? Il nous est rapporté dans la Préface de l’ouvrage Au service de l’Allemagne, par Maurice Barrès. Dans l’atelier de couture où elle travaillait, Germaine Munier avait dit à ses camarades : « Plutôt que de me voir épouser un officier prussien, mon père préférerait me noyer de ses mains dans la Moselle » ! Cet incident n’est pas isolé. L’atmosphère est pour le moins tendue entre la France et l’Allemagne !

En juillet 14, la France est dirigée par un homme intelligent, un savant, le Président Poincaré. La France a des alliés, l’Angleterre -c’est l’entente cordiale- et la Russie ; c’est la Triple Alliance. Et bientôt vont nous rejoindre l’Italie et surtout les Etats-Unis d’Amérique ; le colonel Stanton s’écria le 4 juillet 1917 au cimetière de Picpus à Paris : « La Fayette, nous voici » !

Face à nous, l’Empire germanique dirigé par Guillaume II, l’Empire Austro hongrois, et l’Empire ottoman ! C’est la « triplice » comme on l’appelle péjorativement.

Le 1er août 1914, le 133e Régiment d’Infanterie quitte Belley pour les frontières de l’Est, et le 23e Régiment d’Infanterie quitte Bourg, pour la même destination. Le 2 août, l’Allemagne envahit le Luxembourg, pays neutre ! Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la Belgique dirigée par le Roi Albert Ier, et à la France. C’est le plan du général comte Alfred von Schlieffen qui commence ! Et les armées allemandes déferlent sur la Belgique puis sur le nord de la France.

La situation n’est pas la même dans les Vosges ; les Allemands sont solidement retranchés mais le 7 août l’offensive est lancée en Haute-Alsace. Les villes de Thann, Masevaux, Cernay, en haute Alsace, sont libérées par les troupes françaises des 23e et 133e R.I, et par les Chasseurs. Pendant quelques jours même, Mulhouse est reprise par les Français ; les jeunes filles accueillent triomphalement nos soldats, prenant des risques sérieux car des civils allemands surveillent attentivement !

Pendant ce temps, l’armée du Kronprinz avance, irrésistiblement. La Belgique, malgré une résistance désespérée, tombe presque tout entière. Le saillant d’Ypres seul demeure libre. L’armée française recule, se replie sur Sedan, et tente de conserver la ligne de la Meuse. Les combats sont violents, parfois désespérés, mais la ligne n’est pas rompue.

Le 22 août, l’Armée Lanrezac attaque sur la Sambre, vers Namur et Charleroi. Trois jours de combat ! Le 24, Lanrezac décide de se replier sur la ligne Arras-Verdun, malgré les ordres ; il a ainsi sauvé son armée à la veille d’être encerclée.

Le 25 août, par un communiqué, les Français apprennent enfin la situation qui leur était cachée jusqu’alors : « Situation inchangée de la Somme aux Vosges ».

Malgré une progression assez régulière, les Allemands prennent du retard ! Furieux, ils se déchaînent contre les civils, à Dinant en Belgique ainsi qu’à Haybes dans les Ardennes. Malgré la supériorité de la puissance de feu allemande, malgré les mitrailleuses qui tuent nos soldats par milliers, nos soldats se battent courageusement. On ne cesse de gagner du temps !

Le 26 août Gallieni est nommé Gouverneur de Paris par Adolphe Messimy, Ministre des Armées, notre compatriote de l’Ain. Joffre quant à lui garde son sang froid et prépare la contre offensive !

Le 29 août, Lanrezac remporte une victoire, certes sans lendemain, entre Guise et Verdun. Les Allemands doivent resserrer leur dispositif. Du temps a été gagné ; le plan Schlieffen fonctionne toujours, mais grâce à l’héroïsme de nos soldats, au ralenti ! Ainsi, les troupes françaises vont être prêtes pour remporter la bataille décisive de la Marne.

Peu de gens de l’Ain sont sur ce champ de bataille ; la majorité se bat dans les Vosges où se déroulent des combats très durs pour conquérir ou conserver les sommets d’où l’on domine !

Même les régiments de réserve se retrouvent en première ligne. C’est ainsi que Pierre Goujon, Député de l’Ain, Membre de la Société d’Emulation de l’Ain, a trouvé la mort à Méhoncourt, en Meurthe-et-Moselle*. Ce parlementaire, sous lieutenant de réserve, a attaqué avec le 223e Régiment d’Infanterie de Réserve le 25 août 1914. Il a fait partie de ceux qui ont ralenti l’avancée allemande. Sa mort peut évoquer celle du Lieutenant Péguy entraînant ses hommes !

La Marne ! Beaucoup d’images d’Epinal, certes ! mais on a besoin d’actes fédérateurs dans une Nation. Je revois encore comme si c’était hier, la bande dessinée que je lisais, enfant, dans le Journal de Tintin : « Les belles Histoires de l’Oncle Paul ». L’auteur nous décrivait l’action du général Gallieni, mobilisant les taxis de Paris, qui allaient transporter une partie de l’Armée française, et devenir les légendaires « Taxis de la Marne » ! Nos enfants d’aujourd’hui manquent d’exemples de ce type…

Paul Fort, ce poète qui a bercé notre enfance, a bien compris l’enjeu de cette bataille jouée presque aux portes de Paris. Il chante avec lyrisme la victoire de la Marne, due en grande partie au sang froid de Joffre :

« Sarrail, de Langle et Foch et Franchet d’Espérey, Maunoury, Villaret, de Lamaze et Dubail ont mérité la gloire, étant de la bataille. Mais vous, Joffre –ô héros que la France espérait,

vous qui l’avez ravie à son destin fatal, redressée en sa force, arrachée au trépas, qui nous avez rendu la France, général ! que vous y consentiez ou non, dans ses Annales,

tous nos grands maréchaux vous céderont le pas » ! *

Dans la guerre, l’homme peut se révéler grand, plein de noblesse. Ceux qui ont eu la chance de les côtoyer connaissent la belle camaraderie qui animait les combattants des tranchées ! Blaise Cendrars, ce combattant volontaire d’origine suisse, évoque dans Bourlinguer, le courage des anonymes. Il n’hésite pas à mettre en valeur cette geste de 14-18 qui a mêlé les hommes de toutes conditions et les a rendus plus fraternels : « Ma main coupée mit fin à mes velléités et à mes ambitions et mit fin à cette ornière d’esthète où j’allais probablement m’enliser… C’est la guerre qui m’a sauvé en me tirant de là, en me jetant anonyme parmi le peuple en armes »… *

Ainsi, l’auteur de La prose du Transibérien, qui aurait pu devenir un « petit maître », a réappris à « aimer les hommes fraternellement ». 

 

 

Permettez moi d’évoquer, en cette matinée où ces champs de bataille de la Marne sont baignés de soleil, une voix que nous avons trop souvent oubliée, celle d’un professeur de lettres au lycée Ampère à Lyon, André Bridoux, qui manifeste à l’égard de ses hommes, une véritable admiration. André Bridoux a fait son peloton d’élève officier à la Valbonne, dans l’Ain. Cet érudit qui a présenté le philosophe Alain dans la Pléiade, magnifie dans Souvenirs du temps des morts, ses camarades de combat : « Tous ces hommes, qui dans la vie ordinaire, eussent été des mondes fermés, s’intéressaient les uns aux autres, depuis qu’ils avaient pris conscience de leur nature commune… Il y eut, dans ces conversations de soldat, à la pauvre lueur d’un foyer ou d’une bougie, quelque chose des récits qu’on lit dans Homère »…

Ainsi, sous la plume de cet auteur qui combattait en première ligne, nos soldats de 14-18 rejoignent dans l’épopée, les héros de l’Iliade et de l’Odyssée ! Quel plus bel hommage pourrait-on leur rendre sur cette terre où, à l’image de Charles Péguy, ils ont fait le sacrifice de leur vie ?

Alain GROS

 

 

Notes :

* Soizy-aux-Bois, dans le département de la Marne, domine les Marais de Saint-Gond ; cette nécropole a été aménagée en 1924. L’impressionnant Mémorial national de Mondement, n’en est éloigné que de quelques kilomètres. 1282 soldats ont été tués au cours de la première bataille de la Marne dans la zone des Marais de Saint-Gond. Ils sont inhumés non pas dans un cimetière mais en deux ossuaires disposés de part et d’autre d’une allée centrale ; 404 noms figurent sur le mur de ce monument : ce sont les combattants dont les noms ont été identifiés. Au centre de ce terrain de forme carrée, offert à la commune de Soizy, par la vicomtesse et le vicomte de Florian, est érigée une stèle.

 

* M. Michel Tellier, Maire de Soizy-aux-Bois. En cette année 2014, une œuvre d’art sera réalisée et exposée dans le jardin de la Mairie, symbolisant la réconciliation franco-allemande.

 

* M. Jean-Paul La Batie, Président de la Société des Membres de la Légion d’honneur de l’Ain, et M. le  Président de la SMLH de la Marne.

 

* Plusieurs Membres de la S.E.A sont également membres de l’Ordre de la Légion d’honneur ; de l’Ordre national du Mérite ; de l’Ordre des Palmes académiques ; de l’Ordre du Mérite agricole. Et plusieurs membres de la SMLH sont également décorés d’autres ordres.

 

* L’épisode des « Taxis de la Marne » est signé André Beckers, scénariste et dessinateur belge. Il est publié dans le Tintin N° 713, du 21 janvier 1962. Cette série avait été créée par Jean-Michel Charlier qui signait les scenarii à l’origine, avant d’être remplacé par Octave Joly. Le premier épisode date du 1er février 1951. En 1954, « Fonck » : textes d’Yves Duval est l’un des récits les plus remarquables.

 

* Paul FORT, Poèmes de France, Paris, Payot. Paul Fort est né à Reims le 1er février 1872. Il a publié plusieurs recueils de poèmes dont le plus célèbre est Ballades françaises. Il est élu « prince des poètes » en 1912. Il était Commandeur de la Légion d’honneur. Il est mort en 1960 à Montlhéry, âgé de 88 ans.

 

* Blaise CENDRARS, Bourlinguer, p. 165. Né à la Chaux-de-Fonds en Suisse en 1887, Blaise Cendrars s’est engagé comme combattant volontaire dans l’armée française. Gravement blessé en septembre 1915, il est amputé du bras droit. Il est naturalisé en 1916 et Modigliani réalise son portrait en 1917. En 1925, son roman, l’Or, lui vaut la célébrité. Bourlinguer paraît chez Denoël en 1948. En janvier 1959, il reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur des mains d’André Malraux. Victime d’un accident vasculaire cérébral, Cendrars meurt à Paris le 21 janvier 1961.

   

* André BRIDOUX, Souvenirs du temps des morts, est un bel ouvrage qui constitue une réflexion sur les rapports humains dans les tranchées, publié en 1930 chez Albin Michel.

André Bridoux, qui fut l’élève d’Alain Chartier, le philosophe Alain, était professeur de Lettres au Lycée Ampère à Lyon ; il a écrit à plusieurs reprises dans la Nouvelle revue française dans les années 1950. Il a publié en 1964, aux P.U.F un ouvrage intitulé Alain, sa vie, son œuvre, dans la collection philosophes. Il a préfacé Alain pour la Pléiade, ainsi que Descartes. Il est devenu Inspecteur général. En 1966, il a publié Le stoïcisme et son influence.

Appelé en 1914, comme sergent, il a fait le peloton d’officier à la Valbonne, dans l’Ain. Le camp de la Valbonne est situé sur la commune de Béligneux, entre Meximieux à l’ouest et Montluel, à l’est. André Bridoux éprouve une admiration sincère pour les soldats qui, dans les tranchées créent de véritables œuvres d’art avec du cuivre, du bois…                                                                                           

Nous nous rendons ensuite sur le site de Mondement-Montgivroux où après l’exposé du Colonel FINCK sur la bataille des marais de Saint Gond, nous avons découvert le monument national de la bataille de la Marne (35 m de haut) qui marque l’avancée ultime des troupes allemandes. Nous avons aussi visité le musée, découvert l’église et le cimetière ainsi que les extérieurs du château sans oublier le panorama.

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Nous avons quitté ce site vers 11h30 pour nous rendre à Barbonne-Fayel chez un producteur de vin de champagne où nous avons gouté la production et admiré les muselets de la « cuvée du centenaire ».

Après cette « mise en bouche » nous sommes parti vers Villenard pour déjeuner au restaurant du soleil. A la fin du repas, le Président LA BATIE a remis un cadeau à ceux qui nous avaient si agréablement accueillis.

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C’est l’heure du retour, nous remontons dans le bus direction Bourg-en-Bresse où nous arriverons vers 21h.

 

Un grand merci aux organisateurs de cette sortie, notre trésorier Roland DUTEL et notre secrétaire Nicole SINGIER.

Cliquez sur le lieu dont vous voulez voir les photos : musée, la cathédrale,  Stèle de Péguy, Soisy et Mondement, dégustation de champagne, trajet aller, dernier repas


Date de création : 17/06/2014 @ 13:47
Dernière modification : 23/06/2014 @ 19:33
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