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Comité de Bresse-Revermont - Obsèques du Médecin Général Donat BOLLET
Lundi matin avaient lieu les funérailles du Médecin Général- Médecin Chef des Services de Classe Normale Donat BOLLET, le Président de Section de l'AIN de la SMLH, le Médecin Chef des Services Jean-Paul LA BATIE était présent et l'on remarquait parmi les légionnaires, le Président de Bresse-Revermont, Michel RAVET, le Colonel JANVIER. Le président de la section de l'Ain de l'ANMONM Daniel POBEL et des membres des DPLV et Anciens Combattants ainsi que les drapeaux des ordres nationaux, des DPLV et Anciens Combattants . Le Médecin Général Donat BOLLET eut une brillante carrière militaire qui lui valut le grade de commandeur de la Légion d'honneur et de commandeur de l'Ordre National du Mérite. A sa retraite, il se consacra intensément à l'association de Généalogie REGAIN. Le Président Jean-Paul LA BATIE a fait le panégyrique de Donat BOLLET : Nous avons avec une grande tristesse appris le décès, le 23 mai 2015 du Médecin Général DONAT âgé de 90 ans au terme de 15 jours d’hospitalisation. Le Médecin Général était marié et avec Janine son épouse eurent trois fils Donat, Pierre et Bernard. Janine décédera en 2009. Donat BOLLET est né le 27 octobre 1924 à Saint- Etienne. Fils de médecin, il envisageait d’entrer dans l’administration coloniale. Mais la guerre de 39/45 L’incitera à se diriger sur la voie de la médecine militaire. Il fit ses études militaires à l’école de santé militaire de LYON. Sa carrière médico-militaire va le faire d’abord participer aux forces Françaises d’occupation en Allemagne à partir de 1945. Il va ensuite se porter volontaire pour servir en extrême –Orient et gagne l’Indochine en 1951 en tant que médecin-lieutenant au 5ème REI à la Légion Etrangère et puis il sera envoyé en Algérie. Ces deux très dures, très difficiles affectations : Indochine et Algérie, vont lui valoir 5 citations (deux en Indochine et trois en Algérie). L’une d’entre elle de la main du Général de Lattre de Tassigny en personne est particulièrement significative : Je cite « jeune médecin qui au cours de l’opération du 25 novembre 1951 a montré les plus hautes qualités de courage en allant sous le feu des armes automatiques adverses donner ses soins aux blessés ». Le docteur Donat BOLLET sera ensuite affecté successivement en Allemagne, à Metz, à Besançon, et enfin à Marseille. A Marseille il sera nommé médecin-général en 1982. A l’occasion de l’adieu aux armes du M.G. D BOLLET, le Général PASCUAL fit un discours retraçant sa carrière de 37 ans de service évoquera en particulier sa bravoure, sa grande conscience professionnelle, et dira également qu’il s’est fait apprécier par son courage tranquille et son dévouement admirable. En ce qui me concerne ayant eu l’occasion de le côtoyer j’avais apprécié la grande simplicité et la pondération de propos du Général. Celui-ci savait mettre son interlocuteur à l’aise, en dépit de son passé et de ses titres glorieux. Le médecin Général Donat BOLLET, Médecin Chef des Services de classe normale, a eu sa brillante carrière récompensées par le grade de COMMANDEUR de l’ORDRE NATIONAL DE LA LEGION D’HONNEUR et de COMMANDEUR de L’ORDRE NATIONAL DU MERITE. Ces cinq citations lui ont également valu diverses décorations militaires. Il faut ajouter que son grand-père était chevalier de la Légion d’honneur, que son père était Officier de la Légion d’honneur Avec son grade de commandeur Le M.G. Donat BOLLET représentait la troisième génération successive par voie agnatique de Légionnaires pour la famille BOLLET. Au nom des membres du comité de BRESSE REVERMONT et de son Président Michel RAVET. Au nom de la Section de l’AIN des membres de la Légion d’honneur de L’Ain , et à titre personnel, j’adresse à la famille BOLLET mes très sincères condoléances. Puis son fils pris la parole pour faire l'éloge de son père : Mon père avait la mémoire des choses lointaines. De son enfance, le nom de ses camarades et de ses professeurs surgissaient sans effort. Son esprit naviguait à l'aise quand il s'agissait d'évoquer le roman de notre nation. Enfant, ses livres d'histoire et de géographie étaient le tremplin de son imagination Les raisons de s'évader ne manquaient pas. Mon père a grandi dans un pays aux frontières élargies à celles du monde. Dans l'appartement de la rue Lassaigne, à Saint Etienne, par l'oeil vert du poste à galène, par la presse et les revues, parvenaient la dimension colorée, exotique, romanesque de l'empire. A seize ans son choix est fait, il ira administrer un coin de colonie, un crayon à la main, le fusil en bandoulière. Il se trace un chemin de soleil et d'aventure. Son adolescence sera également marquée par des lieux, particulièrement des maisons. Celle de Curis, vaste demeure en bord de Saône où flottait une atmosphère d'avant- guerre, entre chai et escalier de pierres, hautes fenêtres et vastes greniers, et la ferme de Baneins, son cher Baneins, ses murs de pisé piqués de guêpes, les pièces étroites et fraîches et les chaleurs de l'été pour de longues vacances, parfois très longues. A 20 ans, quand il voudra entrer à l'école d'administration coloniale, celle-ci ayant cessé temporairement ses activités, il s'orientera vers la médecine militaire. Une autre manière de servir. En 45 il verra l'Allemagne ravagée par les bombes. Quelques années plus tard, sur le bateau qui l'amène en Indochine, médecin à peine formé, il part rejoindre un bataillon de légionnaires. Comme nous l'a rappelé son ami Petitjean, il aura été le seul de sa promotion à se porter volontaire pour une telle mission. Il laisse derrière lui une ville aux reflets charbon, et le cœur de sa famille, ses sœurs et ses parents. Il a, face à lui, l'Orient et l'ardeur de ses 27 ans! Là-bas, il sera décoré, à plusieurs reprises. Son code de conduite est celui de l'honneur. L'officier ne défaille pas sous le feu ennemi, même à découvert, en pleine rizière, il ne fera que presser le pas. Il apprendra vite, en se jetant dans la boue, à sauver sa peau. De retour, il croise le chemin de ma mère et l'épouse. Des enfants naitront. Nous sommes quatre à l'attendre quand la guerre le reprend. Trois tout-petits et une femme inquiète. L'Algérie où le drapeau de la France se fane, prend le large. Mon père reste fidèle à la vocation méditerranéenne de sa patrie. La politique et les nécessités de l'époque imposent à l'histoire un cours différent.
De retour en métropole, le pays a changé.
Il s'est rétréci et s'enrichit.
Mon père va chercher ailleurs de nouvelles lignes d'horizon.
Son désir de voyage demeure. Il le partage désormais avec nous, sa femme et ses fils. Il nous le transmet. Il n'y eu pas un seul été où un rivage de la méditerranée n'ait été exploré, où une ruine, inaccessible dans le paysage, ne nous ait aimantée.
Un autre voyage l'attend, qui mêle l'esprit d'enquête et une forme de questionnement sur soi-même. Un voyage dans le temps.
Derrière l'écran sanglant de la grande guerre, il retrouve les pages glorieuses d'un pays fier de sa science, de ses conquêtes, de son débat public, des progrès qu'il fait accomplir à la technique.
Dans les plis de cette histoire, autant que les archives peuvent en garder la trace, il y a celle de notre famille.
Ardèche, Drôme, Limousin, Revermont, Aude et tant d'autres lieux, dessinent la géographie des origines, celle de ces terres trop ingrates face à l'appel puissant des vallées et des villes. Hommes et femmes, nos ancêtres, que mon père voulait pouvoir nommer pour les faire revivre, ont quittés leurs vignes et leurs champs et sont devenus éleveur de chevaux. Si les mains de mon père ne maitrisaient pas l'ouvrage de ces générations, elles en avaient conservé la vigueur et son esprit leur était ,acquis.
Chaque nom ajouté sur les branches de l'arbre familial fruit parfois d'investigations poussées, agissait comme un mince halo de lumière, pâle lumière dans l'épaisseur du temps. Chaque nom exhumé se vivait comme une victoire sur l'oubli et le dessèchement de nos mémoires.
Jeune retraité, il investira les cercles burgiens de la généalogie et contribuera comme vice-président de regain, à un travail considérable sur les archives du département de l'Ain.
Cet amoureux du passé entretient avec le présent un rapport distant et cependant complice.
Il enregistre avec intérêt les évolutions de la technologie. Portable et ordinateur font très tôt partie de son quotidien. Les grands chantiers urbains l'intéressent. Citoyen, il suit avec attention le débat politique. Militaire, il administre et commande.
Mais, à le voir de plus près, les débatteurs ont à ses yeux le talent des comédiens, le chauffeur de la voiture de fonction, jeune homme épuisé par une nuit trop courte, repose sur la banquette arrière et le général conduit, ce même général que l'on voit, au soir de ses 77 ans, tournoyer sur un manège de chevaux de bois. Promesse qu'il s'était fait, dans sa jeunesse, de clore ainsi le second millénaire. Mais aussi, loin des mœurs de l'époque, l'argent n'est pas un sujet, le sens critique n'est pas altéré par l'émotion, la sobriété et la mesure ont à ses yeux valeur d'exemple. Ce qu'il aime, ce sont les œuvres humaines et celles de la nature inscrites dans la durée. Les arbres, l'église séculaire, la république centenaire, l'idée de la lignée. Il y trouvait là les repères nécessaires au présent, le terreau d'une germination pour l'avenir. Peu à peu, l'art d'être grand père lui est venu. Attentif et bienveillant, il suivait les enfants de ses enfants, les reines lâchées. Si peu intrusif. Si respectueux de chacun. Exprimer un doute suffisait à son jugement. C'est ainsi qu'était mon père, droit, front haut, réservé, le sourire aigu, l'esprit à la boutade. Quoi de plus jubilatoire que de prendre le sérieux à revers. Ma mère nous a donné son amour brulant, mon père, élégant et discret, une manière de Penser. Libre par-delà les conventions assumées . Ce portrait est celui d'un fils, porté par le chagrin et l'affection. Il fait écho à celui qu'en faisait l'un de ses neveux, il y a plus de 45 ans dans sa jeune écriture de collégien. Voici ce qu'il écrivait: « Mon oncle a un costume de soldat. Son costume et son képi font croire qu'il est fier. Sa taille est grande, ses cheveux courts. Il a l'air sérieux. Son front est bombé, ses yeux malicieux, ses sourcils noirs, sa bouche souriante. Son visage rectangulaire est rieur. Son caractère n'est pas ronchonneur. Il est très gentil et fait rire » Ce 23 mai 2015, dans sa 91 année, après avoir bu un jus de pêche à son goût, replacé à son doigt son anneau de mariage, morigéné ses fils présents pour ne l'avoir pas déjà conduit, à cette heure tardive de l'après-midi, hors des murs de sa chambre, après avoir réclamé son chapeau et son manteau, mon père est parti. Ultime départ pour un homme qui fût aussi, tout au long de sa vie, un nomade.
Date de création : 13/06/2015 @ 11:00
Dernière modification : 13/06/2015 @ 13:48
Catégorie : Comité de Bresse-Revermont
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Intervention sur Radio.B. de notre Président Jean-Paul LA BATIE accompagné de Michel RAVET et de Nicole SINGIER. Interview réalisée par Patrick SUBREVILLE et Gisèle BRUN. Ils abordent la longue histoire de la Légion d'Honneur et aussi le "Tour de l'Ain de la Légion d'Honneur" avec l'exposition qui se tient à Bourg-en-Bresse du 11 au 22 novembre 2018. Pour écouter cliquez sur le triangle ci-dessous, l'intervention dure 1 heure, vous pouvez accéder à un instant précis en maintenant le bouton rond cliqué et en le déplaçant vers la droite ou vers la gauche Connexion...
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